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Libération
Reportage

Les Frères ne lâchent pas le Morsi

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Bien que poursuivis, les chefs de la confrérie, réfugiés dans la mosquée Rabia al-Adawiya, se disent sereins et promettent de nouvelles actions de protestation.
publié le 16 juillet 2013 à 21h36

Mohamed al-Beltagui a beau être sous le coup d'un mandat d'arrêt, il n'a pas l'air inquiet. Souriant et sûr de lui, le secrétaire général du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation politique des Frères musulmans, déambule dans la salle des fêtes de la mosquée Rabia al-Adawiya, au Caire, lieu de rassemblement, des partisans du président déchu Mohamed Morsi. Il passe d'un groupe à l'autre, serre la main d'un ancien ministre, discute à voix basse avec des responsables de la confrérie. «Les services du procureur m'ont rappelé hier. Je suis passé de trois à dix chefs d'inculpation, dont celui d'incitation à la violence», dit-il en riant avant d'enlacer sa femme et son fils venus lui rendre visite.

Le guide suprême des Frères, Mohamed Badie, et plusieurs cadres de l'organisation, sont sous le coup de la même accusation. La justice leur reproche d'avoir provoqué le carnage du 8 juillet devant le club des officiers de la Garde républicaine. Au moins 50 manifestants pro-Morsi avaient alors été tués par des tirs des forces de sécurité. Selon l'armée, les soldats n'ont fait que riposter à des «terroristes armés» qui avaient abattu un officier. La disproportion de leur riposte a beau avoir été dénoncée par l'ONG Human Rights Watch, les autorités judiciaires ont inculpé de meurtre plus de 200 partisans de Morsi arrêtés le jour du drame.

L'ex-président est lui aussi toujours détenu, même s'il n'est pas officiellement poursuivi. Il a été interrogé dimanche,