En mars 2006, il s'était présenté au journal télévisé de la Rai avec un tee-shirt moquant Mahomet et l'islam. La provocation avait déclenché des heurts devant l'ambassade d'Italie à Benghazi en Libye, se soldant par onze morts et vingt-cinq blessés. Alors ministre des Réformes du gouvernement Berlusconi, Roberto Calderoli avait été contraint de démissionner. Actuellement vice-président du Sénat italien, le dirigeant de la populiste Ligue du Nord n'entend cette fois pas abandonner son fauteuil, en dépit de la vague de protestations consécutive à ses propos ouvertement racistes. Samedi, lors d'un meeting de son parti, Roberto Calderoli a en effet lourdement attaqué la ministre de l'Intégration, Cécile Kyenge (originaire du Congo) en la comparant à un primate : «Quand je vois les images de Kyenge, je ne peux m'empêcher de penser à des ressemblances avec un orang-outan, même si je ne dis pas qu'elle en soit un.»
Depuis sa prise de fonctions, fin avril, Cécile Kyenge
(photo Reuters),
la première Noire nommée ministre en Italie est régulièrement l’objet d’insultes et de menaces de la part de militants d’extrême droite et de la Ligue. Les propos de Roberto Calderoli s’inscrivent dans cette nauséabonde escalade verbale. Les anciens lieutenants du vieux leader Umberto Bossi s’en servent pour masquer les difficultés du parti et ses divisions internes. Au lendemain du meeting, Roberto Calderoli n’a pas fait marche arrière. Et de prétexter que son
«amour des bêtes»