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Libération
Récit

Rajoy, Premier ministre en sursis

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Les accusations de corruption contre le chef du gouvernement espagnol s’accumulent.
publié le 16 juillet 2013 à 20h16

Le flegmatique Mariano Rajoy a beau s'évertuer à donner une image de «normalité» et de «stabilité», il est chahuté par les événements, au point d'être, sur fond d'une fracassante affaire de corruption et de financement illégal de son parti, un dirigeant en sursis. Le Premier ministre «ressemble à un boxeur sonné, coincé dans un coin du ring, qui doit répondre aux coups qui pleuvent mais qui, de façon pathétique, tente de faire croire que rien de grave ne se passe», explique Casimiro Garcia-Abadillo, chroniqueur d'El Mundo. Ce même quotidien qui, avec El País, publie tous les jours à la une des preuves accablantes contre les hautes sphères du Parti populaire (PP, conservateurs), au pouvoir avec une majorité absolue depuis fin 2011 : pour l'essentiel, il s'agit de documents remis à la justice par Luis Bárcenas, grand argentier du PP pendant deux décennies, qui a été placé en préventive pour évasion fiscale, corruption et fraude comptable. Selon ces documents attestant d'une trésorerie occulte, le PP aurait illicitement bénéficié depuis les années 90 de 7,5 millions d'euros de la part de gros entrepreneurs du BTP. Plus embêtant encore pour Mariano Rajoy : en 2009, lui-même et María Dolores de Cospedal, la numéro 2 du parti, auraient reçu 95 000 euros en mains propres, sous forme de billets de 500 euros insérés dans des enveloppes brunes.

Désinvolture. Face à ce scandale qui tient en haleine une op