«La communauté internationale fait preuve d'une euphorie déplacée et démesurée envers la Birmanie», selon Célestine Foucher, coordinatrice d'Info Birmanie, qui regrette que le pays n'ait pas connu de «réformes substantielles» depuis la présidentielle de 2011. En visite mercredi et jeudi en France, le président birman Thein Sein fait face aux critiques de nombreux activistes, qui le somment de prendre des mesures fortes en faveur des droits de l'homme et appellent François Hollande à faire pression sur son homologue asiatique.
L'organisation Avaaz, qui réunit des millions de membres autour du monde, attire notamment l'attention sur la question des Rohingyas, la minorité musulmane du pays, qui est victime d'une recrudescence des violences depuis l'élection de Thein Sein, le 30 mars 2011. L'ONG parle de 100 000 déplacés et près de 9 000 maisons détruites dans l'Etat de Rakhine, où vivent principalement les Rohingyas, qui ne bénéficient pas de la citoyenneté birmane et n'ont pas le droit d'avoir plus de deux enfants dans certaines villes. Avaaz n'hésite pas à comparer la situation actuelle à celle qui avait précédé le génocide du Rwanda en 1994. «Il ne faut pas que le léger processus d'évolution engagé depuis deux ans vienne faire oublier les violations des droits de l'Homme, l'augmentation des violences et de la torture, notamment à l'égard des Rohingyas», prévient Célestine Foucher.