«Même sous la dictature du maréchal Mobutu, on n'était jamais arrivé à un tel degré de haine et de harcèlement ! Mon mari va mourir en prison !» s'exclame Patrizia Ndongala, jointe lundi soir par téléphone à Kinshasa. D'origine italienne, cette femme qui ne cache pas son angoisse est l'épouse d'Eugène Diomi Ndongala, chef du parti de la Démocratie chrétienne, et surtout l'un des leaders de l'opposition au régime de Joseph Kabila, réélu dans des conditions contestées en 2011.
«Aucun scrupule». Depuis le 8 avril, Diomi Ndongala est retenu à la célèbre prison de Makala, dans la capitale de la république démocratique du Congo. Interpellé sans mandat d'arrêt, l'opposant a vu depuis sa santé se détériorer rapidement. «Il a de fortes fièvres, des maux de tête terribles et on le bourre d'aspirine. Même le médecin de la prison a préconisé de l'envoyer à l'hôpital, mais le procureur général refuse», souligne Patrizia Ndongala, qui a pu voir son mari pendant les heures de visite, mais se sent aussi impuissante qu'abandonnée.
Car certains des principaux soutiens de son époux ont eu eux aussi quelques ennuis : Freddy Kita Bukusu, le secrétaire général du parti de Diomi Ndongala, a dû fuir en France après avoir été poursuivi par une Mazda bleue dans les rues de Kinshasa le 26 avril. «Je n'ai dû mon salut qu'au fait de me réfugier précipitamment à l'ambassade de France», explique ce grand gaillard qui dénonce «un pouvoir qu