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Libération

Cameroun : un militant gay torturé à mort

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Justice. Les ONG dénoncent l’inertie de Yaoundé dans la lutte contre les violences homophobes.
publié le 19 juillet 2013 à 22h26

Qui a tué Eric Lembembe, militant camerounais des droits des homosexuels ? Ce journaliste de 33 ans qui collaborait avec Human Rights Watch (HRW) a été retrouvé torturé à mort à Yaoundé, lundi. D'après l'ONG, des amis sont allés à son domicile, faute de pouvoir le joindre, et ont trouvé «la porte d'entrée cadenassée de l'extérieur». La police l'a forcée. Selon HRW, Eric Lembembe, directeur exécutif de Camfaids, une organisation de défense des droits humains, «avait apparemment le cou et les pieds brisés, et son visage, ses mains et ses pieds avaient été brûlés avec un fer à repasser».

«Voyous». Le 1er juillet, Eric Lembembe avait dénoncé une vague d'attaques contre des défenseurs des droits des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexuels) : «Il n'y a aucun doute : des voyous antihomos prennent pour cible ceux qui soutiennent l'égalité des droits.» En a-t-il été victime ? Rien ne permet de le dire. «Nous ne savons pas qui a tué Eric Lembembe, ni pourquoi, a estimé Neela Ghoshal, de HRW. Mais une chose est claire : le manquement total des autorités camerounaises à leur devoir d'endiguer les violences homophobes constitue pour leurs auteurs un encouragement à les poursuivre en étant assurés de l'impunité.»

Les attaques sont facilitées par l'hostilité à l'égard des homosexuels, dans un pays qui punit les «rapports sexuels avec une personne de son sexe». La po