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Libération

Le gouvernement allemand empêtré dans l’affaire Prism

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Espionnage. Selon la presse d’outre-Rhin, Berlin aurait collaboré avec la NSA. A deux mois d’élections législatives, la chancelière est en difficulté.
publié le 19 juillet 2013 à 20h06

Les Allemands pensaient ne plus avoir grand-chose à découvrir en matière de flicage. La Gestapo, la Stasi et leur folie du fichier faisaient, pour eux, partie des épouvantails de l’Histoire. C’est donc avec stupeur et indignation que la République fédérale découvre l’étendue du programme d’écoute Prism de la NSA (l’Agence nationale de sécurité américaine). Le scandale prend de l’ampleur et pourrait influencer les législatives du 22 septembre s’il s’avère que le gouvernement allemand en savait plus qu’il ne l’a concédé.

Pression. Vendredi, Angela Merkel a répondu pendant près de deux heures aux questions des journalistes dans le cadre de sa conférence de presse d'été, presque entièrement consacrée au scandale NSA. «L'Allemagne n'est pas un pays qui espionne ses concitoyens, a-t-elle martelé. L'Allemagne est un pays de liberté… Sur le sol allemand doit s'appliquer le droit allemand, pas le droit du plus fort. Tout ce qui est techniquement possible n'est pas forcément légal. La fin [la lutte contre le terrorisme, ndlr] ne justifie pas tous les moyens.» L'Allemagne, a-t-elle insisté, attend des explications de son allié américain.

Le gouvernement est sous pression. Chaque jour, la presse révèle de nouveaux détails. Mercredi, le porte-parole d'Angela Merkel, Steffen Seibert, a démenti les accusations du quotidien populaire Bild Zeitung, selon lesquelles l'armée allemande avait eu connaissance du programme Pri