Menu
Libération

Une loi chinoise pour contraindre les enfants à faire leur devoir

Article réservé aux abonnés
publié le 19 juillet 2013 à 20h06

Il y a le fils qui dort torse nu à côté de ses parents, afin de leur épargner les piqûres des moustiques. Celui qui se nourrit d’herbes sauvages, pour que sa famille puisse manger du riz. L’orphelin qui vénère des statuettes en bois représentant ses géniteurs défunts. Et, summum de la dévotion, l’enfant modèle qui goûte les excréments de son père souffrant, afin de déterminer la cause de sa maladie.

Pendant des siècles, la première des vertus confucéennes, la piété filiale, a été inculquée aux écoliers chinois via un manuel illustré, le Ershisixiao, un classique du XVe siècle, où l'on trouve ces exemples édifiants. Déterminées à remettre ces valeurs au goût du jour, les autorités ont republié voilà quelques années cet ouvrage - illustré d'exemples plus contemporains. Et, ce mois-ci, les législateurs ont adopté un texte qui rend obligatoires de nombreuses vertus filiales. Cette loi de «protection des droits et intérêts des vieux», promulguée par le Congrès national populaire (le Parlement), impose aux enfants de «rendre souvent visite» à leurs parents, de «s'occuper de leurs besoins spirituels» et d'envoyer «de temps en temps leurs vœux». Des amendes peuvent être infligées aux fils et filles indignes. Un magistrat de Wuxi a ainsi donné gain de cause à une mère de 77 ans qui avait assigné sa fille en justice, en ordonnant à cette dernière de rendre visite à sa maman tous les deux mois. Huit millions d'internautes ont comme