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Récit

La justice tunisienne s’acharne sur Amina

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Femen, la guerre des «sextrémistes»dossier
Accusation. De nouveau convoquée aujourd’hui, la jeune militante féministe se montre très combative.
Amina Sboui le 5 juin 2013 à son arrivée au tribunal à Karrouan. (Photo Salah Habibi. AFP)
publié le 21 juillet 2013 à 22h21
(mis à jour le 22 juillet 2013 à 14h50)

Amina n'en a pas terminé avec ses déboires judiciaires. Tandis que les trois Femen européennes venues la soutenir seins nus ont été libérées quelques jours avant la visite de François Hollande, la jeune Tunisienne vient de dépasser les deux mois de détention provisoire. La militante, qui se revendique du mouvement «sextrémiste», est de nouveau convoquée aujourd'hui devant le juge, pour «outrage à un fonctionnaire» et «diffamation», suite à une plainte du directeur de la prison de Messadine, où elle est incarcérée.

Selon ses avocats, la jeune femme aurait pris la défense d'une autre prisonnière lors d'une altercation avec des gardiens. Le directeur assure qu'elle a proféré des insultes, ce que nie Amina. «C'est de l'acharnement, on essaie à tout prix de la maintenir en prison», dénonce l'un de ses avocats, Ghazi Mrabet, qui promet «de grandes surprises» à l'audience, suggérant que la preuve de la manipulation du système judiciaire y sera apportée.

Profanation. Venue le 19 mai à Kairouan, le jour où les jihadistes d'Ansar al-Charia devaient y tenir leur congrès, Amina avait tagué «Femen» sur le mur du cimetière, au pied de la grande mosquée. Arrêtée, elle a d'abord été poursuivie pour le port d'un aérosol lacrymogène, retrouvé dans son sac ce jour-là, ce qui lui a valu 150 euros d'amende. De plus lourdes charges ont ensuite été émises : «outrage à la pudeur», «profanation de cimetière» et «association de m