Le pape François est arrivé hier soir à Rio de Janeiro pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), qui se tiendront jusqu’à dimanche. Il a été accueilli à sa descente d’avion par Dilma Rousseff, la présidente du Brésil, qui a monté une véritable opération de guerre pour garantir sa sécurité : quadrillage de la ville, verrouillage de son espace aérien, patrouille de la côte, tireurs d’élite postés sur le passage du convoi officiel. L’armée de terre, la marine et la police ont déployé près de 18 000 hommes.
Pour son premier déplacement à l'étranger, le chef de l'Eglise catholique arrive dans un Brésil en ébullition. Le mois dernier, plus d'un million de personnes, essentiellement des jeunes, sont descendues dans la rue pour protester contre la corruption et réclamer l'amélioration des services publics. Le mouvement social menace de reprendre en pleine visite papale, au grand dam des services de sécurité, en état d'alerte maximale. Selon Mgr Odilo Pedro Scherer, archevêque de São Paulo, François, connaisseur du contexte social latino-américain, a décidé de ne pas l'ignorer. «Le pape aura certainement des mots pour répondre aux questionnements des jeunes et à leur désir de changement.» «Je pense qu'il va appeler les politiques à être moins corrompus et à se mettre au service du peuple», renchérit Leonardo Boff, très engagé dans la «théologie de la libération» et qui voit en François un pape de «rupture». «Il a déjà fait une