«La religion, c'est pas mon truc» : écouteurs aux oreilles et barbe brune, Vinicius a un sourire d'excuse. Il a 20 ans, travaille juste là, sur la Paulista, la grande avenue de São Paulo, et suit des études de design graphique. Vinicius, classe moyenne blanche, fait partie de ces plus de 15 millions de Brésiliens (8% de la population) qui se disent «sans religion». Le phénomène défie tout autant l'Eglise catholique, déjà en déclin et qui ne rassemblait plus en 2010 que 64,6% de la population (voire seulement 57%, selon une enquête publiée dimanche), que les cultes protestants, qui lui font concurrence et rallient désormais 22% des Brésiliens. Il touche surtout les jeunes, auxquels le pape François va s'adresser à Rio, pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).
«Je crois dans une force supérieure, pas forcément en Dieu», dit Vinicius. Aujourd'hui, il en est sûr : «Pas besoin de la religion pour être une bonne personne.» Le jeune homme s'en est détourné au terme d'une longue quête. «Né catholique», il est devenu évangélique avant de passer à l'umbanda, culte qui mêle spiritisme et croyances africaines. Chaque fois, ce fut la déconvenue. Les cathos ? «Des psychorigides.» Les évangéliques ? «Ils ne pensent qu'à l'argent. Je suis parti quand j'ai vu, en plein temple, une machine de paiement par carte pour prélever la dîme.» A l'umbanda, c'est l'approche qui l'a rebuté : «Soit j'adhérais, soit je perdais tout