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Analyse

Shinzo Abe se rêve en refondateur du Japon

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Renforcé par la victoire de son parti aux sénatoriales, le Premier ministre va mener sans entrave son programme libéral de relance économique et muscler sa politique extérieure.
Le Premier ministre du Japon, Shinzo Abe. (Photo Reuters)
publié le 22 juillet 2013 à 21h26

Et maintenant, la grande aventure commence. En s'emparant, dimanche, de la majorité du Sénat, Shinzo Abe s'est assuré le contrôle total de la Diète, le Parlement japonais. Son Parti libéral-démocrate (PLD) et son allié du Nouveau Komeito mettent fin à une situation bancale qui hérissait le Premier ministre et paralysait la vie politique depuis six ans. Cette fois, le chef du gouvernement a toutes les cartes en main, adoubé à deux reprises par les urnes en moins de sept mois (lire ci-contre). A 58 ans, Abe tient donc sa revanche, lui qui avait été défait par une élection sénatoriale lors de son premier et piteux passage à la tête du pays, entre 2006 et 2007. Un tournant s'amorce.

Abe n'a cessé de marteler que le «Japon était de retour», arpentant le pays en homme pressé, appelant à sa reconstruction après la triple catastrophe de mars 2011, se disant prêt à «monter au front» au moment où la «situation sécuritaire autour du Japon devient de plus en plus tendue», a-t-il dit lors de son discours de politique générale en février. Ce jour-là, il avait cité Yukichi Fukuzawa, grand intellectuel de l'ère Meiji (fin du XIXe siècle) : «Rien ne vaut le partage de la joie et de la douleur.» C'est probablement ce qui attend les Japonais qui vont devoir entreprendre des réformes d'ampleur pour tordre le cou à deux décennies de crises en tout genre.

Bulldozer. Abe a commencé à esquisser un programme