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Récit

Au Mexique, les cartels sont-ils mortels ?

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Le chef des sanguinaires Zetas a été arrêté, mais ni le narcotrafic ni l’horreur des guerres de gangs ne faiblissent.
Le 4 mai 2012, à Nuevo Laredo, dans l’Etat de Tamaulipas (nord-est du Mexique), fief des Zetas. (Photo AFP)
publié le 23 juillet 2013 à 19h56

S’ils n’étaient pas décapités, ils étaient mutilés, dénudés, pendus à des ponts au-dessus des grands axes urbains. Si on ne les retrouvait pas, c’est qu’ils avaient été jetés dans des fosses en pleine campagne, ou dissous dans l’acide. Chaque semaine apportait son lot de cadavres. Et son exhibition publique de cruauté. Pendant trois ans, le nord-est du Mexique a vécu sous le régime de la terreur des Zetas.

Aujourd'hui, le gouvernement mexicain affirme que c'est fini, que le cauchemar est passé, car ce puissant cartel de narcotrafiquants a perdu sa tête. Miguel Angel Treviño Morales, alias «Z-40», le chef de la branche armée des Zetas, a été arrêté par les militaires le 15 juillet. Le gouvernement du président Enrique Peña Nieto, entré en fonction en décembre, s'est flatté d'avoir asséné un coup mortel au crime organisé. Et prédit un miracle sur le plan sécuritaire, alors que, depuis 2006, début de l'offensive officielle contre les cartels, le bilan des exécutions et règlements de comptes s'élève à 77 000 morts. «Les Zetas sont considérablement affaiblis. Ceux qui restent font profil bas. Grâce à cette arrestation, la violence va diminuer», affirme à Libération une source gouvernementale. Publiquement, le ministre de la Justice, Jesús Murillo Karam, surenchérit : «C'est un pas vers la paix et la tranquillité.»

Hydre. Brisant ce chœur de réjouissances, la presse mexicaine se charge de rappeler que bien qu'une vingt