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Libération
Interview

«C’est une organisation sophistiquée»

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Pour Guadalupe Correa Cabrera, spécialiste des Zetas, c’est une erreur de personnaliser la terreur :
publié le 23 juillet 2013 à 19h56

Spécialiste des Zetas, Guadalupe Correa Cabrera est politologue à l’université du Texas à Brownsville.

L’arrestation de Miguel Angel Treviño, le dénommé «Z-40», va-t-elle déboucher sur un déclin des Zetas ?

Non, car les Zetas ne sont pas un cartel traditionnel, c’est une organisation extrêmement complexe et sophistiquée. Ils ont diversifié leurs activités criminelles comme aucun autre cartel ne l’avait fait auparavant : outre les trafics de drogues et d’armes, ils se sont lancés dans l’extorsion, le vol de pétrole, la piraterie, la traite d’êtres humains, les enlèvements et en particulier les kidnappings de migrants. Aujourd’hui, les Zetas opèrent comme une entreprise transnationale, où chaque activité est gérée par une cellule différente, selon une structure horizontale compartimentée.

Au sein de cette structure, Miguel Angel Treviño était le chef des sicarios (tueurs), chargé d'entretenir la marque de fabrique des Zetas - la terreur - et de générer une menace crédible pour que le cartel puisse réaliser toutes ses activités. Mais il n'avait pas le contrôle sur toute l'organisation. Ce n'est pas le grand cerveau des Zetas. A la leur tête, il y a un conseil d'administration. Chaque division a ses gérants et ce n'est pas parce qu'un gérant disparaît que toute l'entreprise s'écroule.

Mais son arrestation pourrait entraîner une diminution de la violence ?

C’est possible. Mais c’est une erreur de personnaliser la violence, car la terreur est un modèle : le modèle Zetas. Ce n’est pas le fait d’un homme, même s’il est extrêmement violent. Lui s’est greffé sur ce modèle. Depuis qu’il est capturé, on charge le «Z-40» de tous les crimes : il aurait co