Récemment, j’ai fait mes adieux à un diplomate européen longtemps en poste en Israël, en lui énonçant mes positions à propos des dernières tentatives du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, d’organiser une rencontre entre les représentants d’Israël et ceux de l’Autorité palestinienne pour négocier une plateforme possible d’accord de paix. Je lui ai manifesté mon pessimisme concernant la réussite de telles tentatives et la capacité du gouvernement Obama, même pendant son second et ultime mandat, d’opérer une avancée concrète dans la paralysie qui fige les deux adversaires. Depuis 1967, pendant plus de quarante ans, ai-je dit à l’ambassadeur, j’ai vu nombre de ministres des Affaires étrangères américains débarquer dans la région, avec de grandes espérances, sans produire une évolution réelle. J’ai vu aussi des émissaires spéciaux et respectables, tous experts du Proche-Orient, en particulier, du conflit israélo-palestinien, mais, malgré tous leurs efforts, la colonisation n’a pas cessé et le processus dangereux vers un Etat binational ou un apartheid n’a fait que se poursuivre.
Devant cet ambassadeur, j’ai répété des propos que j’ai exposés de nombreuses fois, pourquoi, à mon avis, les Etats-Unis, à cause de leurs relations avec Israël, sont incapables d’imposer à ce dernier un arrêt total de la colonisation dans les Territoires palestiniens. Et c’est pourquoi, ai-je conclu aux oreilles de cet ambassadeur européen, seule l’Europe est à même de l’effectuer. Et que l’Europe,