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Interview

«Brétigny et Saint-Jacques-de-Compostelle : une coïncidence»

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Selon deux experts du ferroviaire, les deux accidents n’ont rien de commun :
publié le 25 juillet 2013 à 22h46

Panos Tzieropoulos, directeur du laboratoire ferroviaire de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), et son adjoint Jean-Daniel Buri, ingénieur et consultant, sont spécialistes des infrastructures ferroviaires. Ils ont réalisé en 2012, avec Yves Putallaz, le second audit confié à l’EPFL sur l’état du réseau français.

Deux accidents mortels en deux semaines : est-ce révélateur d’un problème de sécurité en Europe ?

Panos Tzieropoulos : Il faut être prudent car les raisons des accidents de Brétigny et de Saint-Jacques ne sont pas encore entièrement établies. Mais, au vu des informations disponibles, je pense que ce ne sont pas des accidents systémiques et que leur coïncidence relève du hasard.

Jean-Daniel Buri : Les événements déclencheurs semblent en effet totalement différents avec, en France, un problème mécanique sur une pièce et, en Espagne, un accident où, au vu des premiers éléments, une erreur humaine semble être en cause.

Comment ce train à grande vitesse espagnol a-t-il pu rouler deux fois plus vite que la limite autorisée ?

P.T. : Nous sommes totalement interloqués. Sur une ligne à grande vitesse [LGV], un tel dépassement ne devrait pas pouvoir se produire.

J-D.B. : Toutes les LGV européennes sont équipées de systèmes de signalisation avec contrôle continu de la vitesse, laquelle est envoyée en temps réel au calculateur du train. Si la vitesse autorisée est dépassée, le train déclenche un avertissement au conducteur, puis un freinage d'urgence si le conducteur ne s'y conforme pas.

P.T. : Il faut toutefois rester prudent, car on ne sait pas à ce stade si le train était s