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Libération
Enquête

La corruption, l’autre défi de la présidentielle au Mali

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Au-delà de la reconstruction et de la gestion du nord du pays, la question des détournements d’argent est un enjeu crucial de l’élection.
publié le 25 juillet 2013 à 21h46

«Tous ceux qui se sont enrichis illicitement vomiront l’argent du contribuable !» Quelques jours avant l’élection présidentielle au Mali, dont le premier tour a lieu ce dimanche, le candidat donné favori, l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta a prononcé à Bandiagara, au cœur du pays dogon, les mots que tous ses partisans attendaient. Mercredi, la phrase barrait sur cinq colonnes la une du Nouvel Horizon, un quotidien privé tout acquis à la cause de celui que tout le monde surnomme ici «IBK».

Sept mois après l’intervention militaire française contre les groupes jihadistes, alors que le Mali sort tout doucement de la pire crise depuis son indépendance (acquise en 1960), les 27 prétendants à la magistrature suprême évoquent tous le nécessaire redressement du pays, la refondation de son armée, le rétablissement de son autorité sur l’ensemble du territoire, y compris à Kidal, le fief des séparatistes touaregs. Mais la question de la corruption qui, aux yeux de beaucoup, a précipité le Mali dans le chaos, n’est pas moins présente dans les meetings.

Furieux. En mars 2012, alors que l'armée malienne - mal équipée et démotivée - enchaînait les défaites dans la moitié nord du pays face aux rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), un groupe de sous-officiers emmené par le capitaine Amadou Sanogo avait délogé de son palais le chef de l'Etat, Amadou Toumani Touré (dit «ATT»). Les cadets de l'institution étaient