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Libération
Interview

«La société civile résiste très fort à l’Etat-Ennahda»

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Pour Hamadi Redissi, les islamistes ont «succombé à une tentation dictatoriale» :
publié le 25 juillet 2013 à 22h26

Il se définit volontiers lui-même comme «politiste». Philosophe et universitaire, le Tunisien Hamadi Redissi est avant tout un esprit libre qui, depuis des années, analyse les racines et les dérives de l'islamisme, comme dans le Pacte de Nadjd, ou comment l'islam sectaire est devenu l'islam (Seuil, 2007), sur le wahhabisme. Son dernier livre paru est la Tragédie de l'islam moderne (Seuil, 2011).

Que signifie cet assassinat ?

Il est le révélateur d'un climat de tension croissante, d'autant que les auteurs du meurtre de Chokri Belaïd, en février, n'ont toujours pas été arrêtés. Il y a une liste d'assassinats programmés. La mobilisation populaire après la mort de Belaïd avait apparemment dissuadé ces sicaires de continuer. Mais aujourd'hui, le climat politique délétère et les contrecoups de la crise égyptienne expliquent probablement ce passage à l'acte. Il me semble significatif que dans les deux cas, les cibles aient été choisies parmi des figures de la gauche radicale, qui - même si elle n'est pas la seule - demande la démission du gouvernement, la dissolution du Parlement, et soutient les jeunes de Tamarod [le mouvement tunisien copié sur celui à l'origine de la révolte égyptienne qui a mené à la destitution du président Morsi, ndlr]. Ceux-ci, comme en Egypte, ont lancé une campagne de récolte de signatures.

L’ensemble de l’opposition fait bloc ?

Aussi bien l’extrême gauche que la gauche ou le centre, à comme