Pas facile d'entretenir la mobilisation au cœur de l'été : devant le siège de l'ex-télévision publique grecque ERT, à Aghia Paraskevi, une banlieue du nord-est d'Athènes, l'heure n'est plus aux grands rassemblements contre la décision du gouvernement d'interrompre brutalement tous les programmes, le 11 juin. Un mois et demi plus tard, seuls quelques résistants de la dernière heure sirotent un café frappé sur des chaises en plastiques dans le jardin desséché qui borde l'imposante bâtisse de style soviétique. «Les gens sont fatigués de se battre et la période des grandes vacances ne favorise pas les mobilisations populaires», reconnaît Maria Kondaxi, une jolie brune aux yeux verts qui travaillait au service étranger de la télé publique. En réalité, elle y travaille toujours. Car si la foule semble avoir déserté les abords de la télé, à l'intérieur des bâtiments, nombreux sont les journalistes qui persistent à offrir, uniquement via Internet désormais, des programmes faits maison.
Pour combien de temps encore ? Le gouvernement d'Antónis Samarás a durci le ton la semaine dernière, réclamant l'évacuation des locaux de la télévision «squattés» par une poignée d'irréductibles, tout en tentant de diviser le mouvement : les autorités devraient offrir cette semaine à certains des 2 700 journalistes mis à pied de rejoindre le «Dou Tou», comme l'appellent les Grecs : l'EDT, l'organe de télévision transitoire mis en place le 10 juillet par le gouvernement pour contourner