La confrontation annoncée a tout pour dégénérer. Les partisans du président déchu Mohamed Morsi et leurs adversaires doivent à nouveau manifester, aujourd'hui, dans les rues du Caire et des grandes villes d'Egypte. Mais à la différence des rassemblements des trois dernières semaines, les mots d'ordre sont particulièrement explicites, laissant craindre un embrasement.«J'appelle tous les Egyptiens honnêtes à descendre dans la rue vendredi pour me donner mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme», a déclaré mercredi le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée et nouveau vice-Premier ministre. Sans surprise, l'appel a été soutenu par le mouvement Tamarod («rébellion»), organisateur des manifestations massives de la fin juin qui ont précipité la chute de Morsi.
Contre-attaque. Mais le discours d'Al-Sissi a aussi été violemment condamné par les Frères musulmans, qui l'ont assimilé à «une déclaration de guerre civile» et l'ont comparé à celui du président syrien, Bachar al-Assad, «qui a lancé sa guerre contre le peuple syrien en demandant un mandat similaire». La contre-attaque de la confrérie a inquiété l'armée, qui a assuré hier que l'appel de son chef ne visait pas les islamistes.
Ces rassemblements annoncés montrent que les divisions se creusent encore au sein de la société. D'un côté, les membres des Frères musulmans et des Egyptiens se présentant comme «démocrates», refusent de céder fa