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Libération

Zhao, apôtre réformiste Pour de vrai

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Le numéro 1 du parti fut placé en résidence surveillée après la répression de Tiananmen.
publié le 25 juillet 2013 à 19h06

Le chef du PC chinois Zhao Ziyang jouait vraiment au golf à Pékin. C'était même l'un des premiers chinois à se prendre à ce jeu. Mais c'est aussi, dans cette uchronie, au moment où il effectue son parcours de 18 trous que l'histoire devient fictive. Notre récit demeure néanmoins vraisemblable. Après la répression sanglante de Tiananmen, en juin 1989, Zhao est placé en résidence surveillée jusqu'à la fin de ses jours (il meurt en 2005). Mais il parvient à rédiger clandestinement ses mémoires, publiés de manière posthume en 2009. Il s'y déclare favorable à l'adoption en Chine «d'un système parlementaire démocratique à l'occidentale». Il ajoute toutefois qu'une longue et «très difficile» période de transition sera nécessaire. Sorte de «Gorbatchev chinois» au destin tragique, Zhao Ziyang entretenait-il déjà ces idées contre-révolutionnaires en 1988, alors qu'il était numéro 1 du parti ? Ou bien ne sont-elles que le fruit, a posteriori, de ses réflexions nourries par sa longue détention à domicile ? Lui-même reste flou sur ce point.

1988 est l'année ou tout est encore possible en Chine. La grande majorité de l'intelligentsia et des réformistes penche pour la démocratisation. «Zhao Ziyang ne voulait pas renverser le parti, mais il était déterminé à pousser les réformes politiques», se souvient Chen Ziming, un universitaire qui dirigeait en 1988 le centre de réflexion réformiste le plus écouté par Zhao Ziyang. Outre la séparation du parti et du go