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Libération

Espagne : «J’ai merdé, je veux mourir»

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Accident . Le conducteur serait le principal responsable de la tragédie. Le système d’alerte serait aussi en cause.
publié le 26 juillet 2013 à 21h16

Une erreur humaine et une défaillance technique tout à la fois : au vu des éléments de l’enquête, c’est aujourd’hui l’hypothèse la plus probable permettant d’expliquer l’accident ferroviaire survenu mercredi soir à 4 km de Saint-Jacques-de-Compostelle, la pire tragédie qu’a connue l’Espagne en soixante-dix ans - coûtant la vie à au moins 80 personnes, sans oublier 35 blessés graves.

Chevronné. Vendredi, le conducteur du train, Francisco José Garzón, légèrement blessé et placé en garde à vue aussitôt après l'accident, a été interrogé par le juge chargé de l'enquête. Personne ne comprend comment ce professionnel chevronné de 52 ans, dont douze comme conducteur, a pu aborder le virage fatidique à 190 km/h - il l'a lui-même admis -, alors que la vitesse y est limitée à 80 km/h. D'autant que Garzón pilote sur ce Madrid-Ferrol depuis plus d'un an. «Il a déjà abordé ce virage une soixantaine de fois», a assuré vendredi la Renfe, les chemins de fer espagnols.

Selon plusieurs informations parues dans la presse, tout accable le conducteur galicien. Coincé dans sa cabine peu après l'accident, il lâche au téléphone : «J'espère qu'il n'y a pas de mort. Je les aurais sur ma conscience.» Peu après, en voyant les voies jonchées de cadavres, il soupire : «J'ai merdé, je veux mourir.» Selon El País, en mars 2012, ce «fan de la vitesse» se serait ainsi vanté sur Facebook : «Je suis à la limite au compteur ; je