Des centaines de milliers de personnes ont répondu vendredi à l'appel du général Abdel Fattah al-Sissi dans toute l'Egypte, scandant des slogans à la gloire de l'armée et arborant des drapeaux rouge-blanc-noir ou des portraits du ministre de la Défense. Deux jours plus tôt, celui-ci avait solennellement appelé le peuple égyptien à descendre dans la rue afin de lui donner «un mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme». Ces rassemblements, moins impressionnants que ceux du 30 juin, ont néanmoins permis aux militaires d'asseoir leur popularité. Sans pour autant gagner le bras de fer de la légitimité : les partisans du président déchu, Mohamed Morsi, étaient aussi très nombreux à réclamer son retour. Des heurts ont éclaté dans plusieurs villes, et un bilan provisoire fait état de deux morts à Alexandrie - et une vingtaine de blessés -, qui viennent s'ajouter aux 200 morts de ces trois dernières semaines, survenues dans des affrontements entre pro et anti-Morsi ou lors d'attaques dans le Sinaï.
Semonce. Jusque-là en retrait dans le processus politique, l'armée a montré qu'elle était bien décidée à revenir sur l'avant-scène, pour mettre fin au désordre et enfoncer un peu plus sa casquette de sauveur de la nation. Jeudi, elle a posé un ultimatum de quarante-huit heures aux forces islamistes, les enjoignant à renoncer à la violence et à sceller la réconciliation nationale avant ce samedi après-midi, sans quoi, assurent les m