L’élection malienne de dimanche sera imparfaite. Dans un pays grand comme trois fois la France, immensément pauvre et en proie à une guerre à peine terminée, le scrutin n’apportera pas toutes les garanties souhaitées. Fallait-il pour autant reporter la présidentielle à des jours meilleurs mais incertains ? François Hollande, pressé de sortir l’armée française le plus proprement et le plus rapidement du pays, a tout fait pour que ce scrutin se tienne cet été. Les élections donneront un vernis démocratique à l’intervention française et un président élu sera un interlocuteur acceptable pour la communauté internationale. Ce qui est déjà beaucoup dans une Afrique qui tarde à connaître son printemps des peuples.
Mais ces élections ne peuvent être que l’amorce de la reconstruction d’un pays dévasté, sans Etat, et sans justice, sans armée et sans administration.
François Hollande a eu raison d’intervenir pour stopper l’avancée des islamistes au cœur de l’Afrique, mais il ne peut abandonner le Mali au milieu du gué. La France doit rester en première ligne pour aider les Maliens ; avec la communauté internationale, Hollande doit tenir comptable ses prochains dirigeants de toute tentation de concussion que la France a couverte au sommet de l’Etat malien des années durant. Enfin, l’armée, plus prompte à arrêter et torturer les opposants qu’à défendre son pays, devra elle aussi rendre des comptes. C’est à ce titre que l’élection de dimanche ne sera pas seulement un exercice formel de démoc