Des dizaines de partisans du président islamiste égyptien destitué Mohamed Morsi ont été tués samedi matin dans des affrontements avec les forces de sécurité, au lendemain de manifestations massives rivales déjà ensanglantées par des heurts. Le ministère de l’Intérieur impute ce midi la responsabilité des violences aux islamistes et dément l’usage de balles réelles contre les pro-Morsi.
Snipers et traces de sang
Selon les témoins interrogés par le correspondant de Libération au Caire, la police aurait commencé à tirer sur la foule de manifestants, à quelques centaines de mètres du campement des partisans du président déchu - des milliers de ses partisans sont installés aux abords de la mosquée Rabaa al-Adawiya, dans le faubourg de Nasr City, au nord-est du Caire, depuis le renversement du président Morsi par l'armée, le 3 juillet. Les tireurs étaient postés sur un pont, et des snipers en haut des immeubles. Ce midi, des traces de sang au sol, de nombreux plombs, chevrotines, balles d'armes automatiques viennent contredire la version officielle.
Même si la foule a déserté l'endroit, les partisans rencontrés sur place sont déterminés et n'ont pas l'intention de partir, même si le ministère de l'Intérieur vient d'annoncer vouloir disperser les sit-in. Deux hommes lancent : «Nous sommes tous des martyrs, on restera jusqu'au bout.»
Il règnait ce matin un désordre terrible à l'hôpital de campagne des pro-Morsi, installé à l'intérieur de la mosquée Rabaa al-Adawiya. «C'est