Cette fois, ils ne rateront pas le coche, jurent-ils. Pas question de vagues compromis, comme après l’assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février, qui n’avait abouti qu’à un remaniement limité, sans permettre de sortir véritablement de l’ornière dans laquelle s’englue la transition tunisienne.
Samedi, à peine Mohamed Brahmi enterré, députés d'opposition et citoyens ont filé par centaines vers la place du Bardo, à Tunis, à l'appel des proches de l'élu assassiné, afin d'y installer le «sit-in du départ», juste en face de l'Assemblée constituante. «Après la mort de Chokri Belaïd, nous étions bouleversés par l'émotion. Cette fois, on est moins émus, moins nombreux, mais plus déterminés», assure Nadia, un «électron libre» de la société civile.
Airs de stade. Après une après-midi d'affrontements avec la police, qui s'opposait à toute tentative de camper durablement, quelques tentes ont finalement pu être montées et la soirée a rassemblé plus de 2 000 personnes, dans une ambiance rendue parfois tendue par la présence d'une centaine de partisans du régime, parqués à une dizaine de mètres. Mais, peu à peu, l'atmosphère est devenue presque festive. Les jeunes, qui composent l'essentiel de la foule, ont répété à l'envi des «dégage» et chanté sur des airs de stade : «Quelle situation catastrophique, le gouvernement doit partir aujourd'hui.»
Sous la tente des députés, on fête la bonne nouvelle : ils sont désorm