Les alentours du campement de la mosquée Rabaa al-Adawiya, à Medinet Nasr, en banlieue du Caire, ressemblent à un champ de ruines. Sur les longues et chics allées qui servent d’ordinaire aux défilés militaires, les sympathisants de Mohamed Morsi ont dressé tous les 100 mètres des barricades de fortune : murs de briques et barrières arrachées sur le bas-côté de la route. Au sol, plusieurs rectangles faits de roses et de pierres encadrent des flaques de sang séché.
Fusillade. Dans la nuit de vendredi à samedi, c'est là, à 500 mètres de l'entrée du camp où se trouvent encore des milliers de personnes, qu'ont eu lieu les affrontements entre les islamistes et la police. Les circonstances du drame restent floues, les heurts auraient commencé vers minuit, après que des pro-Morsi ont tenté de bloquer la route située sous le pont du 6-Octobre. Des bagarres auraient éclaté avec des riverains avant que les forces de l'ordre ne s'en mêlent. Le bilan est très lourd : plus de 70 morts, la plupart par balles et des centaines de blessés.
Après la fusillade, le 9 juillet, de la caserne de la Garde républicaine, non loin de là, c’est la deuxième tuerie de cette nature à se produire en quelques semaines. Et l’épisode le plus meurtrier qu’a connu l’Egypte depuis la destitution de Morsi. Au total, les violences ont causé plus de 300 morts dans tout le pays depuis la fin du mois de juin.
Même s'ils se savent menacés, les partisans du président déchu n'entendent