Ni manifestations avec des grandes fratries ni prières de rue. L’Autriche a reconnu l’homoparentalité en pleine torpeur estivale, au terme d’un débat parlementaire aussi court que soporifique. A partir de jeudi, il y aura donc des enfants avec deux papas ou deux mamans. Des familles légales. Ce petit miracle en terre catholique a été rendu possible par la Cour européenne des droits de l’homme : le 19 février, après la plainte de deux lesbiennes, elle a condamné l’Autriche pour discrimination. Selon elle, Vienne ne peut pas d’un côté autoriser des hétéros non mariés à adopter des enfants issus d’une première union et de l’autre dire à des femmes homosexuelles qui veulent faire la même chose : «Allez voir ailleurs, deux mamans, ça n’existe pas !»
Les opposants au mariage pour tous en France s’étaient emparés de l’affaire, y voyant le signe que ce sacro-saint principe européen de non-discrimination ne faisait que dicter aux Etats leur politique sociétale. Mais l’Autriche n’avait pas été condamnée sans raison. Contrairement à la France, elle avait une loi établissant clairement une discrimination selon l’orientation sexuelle des couples non mariés. Du coup, elle n’avait le choix qu’entre deux options : soit elle accordait la coparentalité aux homos, soit il fallait obliger les beaux-pères hétéros en union libre à se marier pour se faire légalement appeler papa.
Sa loi, l'Autriche l'a donc faite en se bouchant le nez. Concrètement, elle n'autorise pas l'adoption conjointe d'enfants