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Libération

Les nationalistes anti-Morsi visent les réfugiés syriens

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L’ex-président islamiste avait accueilli des dizaines de migrants fuyant la guerre.
publié le 28 juillet 2013 à 21h26

En Egypte, le général Abdul Fatah al-Sissi n'est pas le seul à lancer des ultimatums. Tewfik Okacha, présentateur télé et sorte de clown national, connu pour son soutien indéfectible à Hosni Moubarak, s'est lui aussi initié au genre. Inquiété tout au long du mandat de Mohamed Morsi, l'homme est en verve depuis le renversement du Président, et il a pris la tête de la grande fanfare nationaliste qui trompette chaque jour un peu plus fort, non sans relents xénophobes. Le 10 juillet, Okacha a lancé un appel aux Syriens réfugiés en Egypte : «On sait très bien où vous habitez, si sous quarante-huit heures vous ne renoncez pas à soutenir les Frères musulmans, les Egyptiens viendront détruire vos maisons.»

Les thuriféraires de l'ancien régime ne sont pas les seuls à faire la chasse aux étrangers - Palestiniens et surtout Syriens-, accusés d'œuvrer comme miliciens pour le camp du président déchu. Youssef al-Husseini, un autre animateur, plutôt libéral, a considéré que «les Syriens qui soutiennent Morsi ou interviennent dans le pays devront être punis et le seront en conséquence par la foule égyptienne». Même son de cloche chez Moustafa el-Guindi, ex-député devenu l'un des leaders de Tahrir, qui a ordonné d'arrêter les Syriens qui s'infiltreraient sur la place.

Visas. Cette «accumulation de discours haineux et xénophobes» exaspère Sima Diab, une militante impliquée dans l'aide aux Syriens d'Egypte. «La grande majorité