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Pots-de-vin en vain. Et si les juges avaient ruiné le Cavaliere

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Rewind. Cet été, «Libération» transforme l’Histoire en fictions. Malgré ses manigances, Silvio Berlusconi est condamné par la justice et voit son empire médiatique capoter.
Silvio Berlusconi à Brescia le 11 mai. (Photo Alessandro Garofalo. Reuters)
publié le 28 juillet 2013 à 19h06

Devant la porte dérobée de Palazzo Marino, le maire de Milan, Paolo Pilliteri, accueille Veronica, 32 ans, et Silvio, 54. Elle porte une pelisse de vison sauvage ; lui, son habituel manteau de cachemire, avec l’écharpe blanche qu’il arbore aussi au stade San Siro. Pas de fleurs, pas de riz, pas de paparazzi. Un seul invité : la maman de Veronica. Le marié a pour témoins Fedele Gonfalonieri, son copain d’enfance, frère en affaires, et Bettino Craxi, secrétaire du Parti socialiste, ex-président du Conseil. Le couple a déjà trois enfants, Barbara, Eleonora et Luigi, auxquels s’ajoutent Marina et Piersilvio, que Silvio a eus avec Carla Elvira Lucia Dall’Oglio, qui est une seule femme, sa première.

Il gèle, ce 15 novembre 1990. Mais ce n'est pas le froid, ni l'émotion, qui font trembler Silvio Berlusconi. Ce sont les idées noires. «Que vais-je laisser à mes enfants, et à mamma Rosa que j'aime tant, une sainte, si les communistes me prennent tout et me font devenir pauvre ? Comment ils font, les pauvres, pour vivre, pour acheter des villas et des yachts, pour organiser des soirées avec des top-modèles et des filles aux seins généreux ?» Oh, il est quand même content de se marier. Il se sent en forme («J'ai mis tant d'années à devenir si jeune !»). Veronica est très belle, une actrice qu'il avait vue à la télévision, et qui l'avait foudroyé lors d'une représentation du Cocu magnifique au Théâtre Manzoni, dont il est le propriétaire.

«EMPIRE». Mais les chose