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IBK, le pari gaullien de la renaissance du Mali

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Donné en tête du premier tour de la présidentielle, Ibrahim Boubacar Keïta veut, en admirateur du général français, restaurer la fierté et l’unité du pays.
Affiche de campagne d'Ibrahim Boubacar Keïta à Tombouctou, le 25 juillet 2013. (Photo Joe Penney. Reuters)
publié le 29 juillet 2013 à 22h26

«Ce n'est pas à 68 ans que je vais commencer une carrière de fraudeur», lançait, au micro de RFI, le candidat Ibrahim Boubacar Keïta (dit «IBK») à la veille du scrutin présidentiel au Mali. Une paraphrase de la célèbre formule de De Gaulle, «ce n'est pas à mon âge que je vais commencer une carrière de dictateur» et IBK aime aussi à rappeler dans un style très gaullien qu'il a «une certaine idée du Mali». Et il semble maintenant avoir de bonnes chances de commencer une carrière de chef d'Etat. Après deux échecs successifs, en 2002 et 2007, face au général Amadou Toumani Touré (alias «ATT»), le voici enfin arrivé au seuil du palais blanc de Koulouba, le siège de la présidence de la République situé sur les hauteurs de Bamako. Dans l'attente des résultats officiels du premier tour, organisé dimanche, les estimations lui conféraient hier une nette avance sur son principal rival, l'ex-ministre des Finances Soumaïla Cissé (lire ci-contre).

Coup politique. Durant sa campagne, IBK a plusieurs fois convoqué la figure de De Gaulle, dont il prise les sentences, pour mieux exprimer ce qu'il ressent : une profonde volonté de redresser son pays «humilié» par la pire crise depuis l'indépendance, en 1960. «Nous avons eu peur de disparaître, nous avons rapetissé durant tous ces mois, dit-il à Libération. Rendez-vous compte : durant des semaines, nous ne savions même pas si la famille de ma