L'étau s'est un peu desserré autour d'Amina. La jeune Tunisienne, qui se revendique du mouvement Femen, a été blanchie hier de la nouvelle accusation qui lui était tombée dessus, lors de sa détention préventive, qui dure maintenant depuis plus de deux mois. Cette fois, Amina était poursuivie, avec l'une de ses codétenues, pour «diffamation» et «outrage à un fonctionnaire public». Elles étaient accusées d'avoir insulté des gardiennes de prison.
Incohérence. A l'audience, le 22 juillet, la jeune femme a assuré qu'elle n'avait fait que prendre la défense de sa codétenue, alors que celle-ci était malmenée par les mêmes gardiennes. Amina s'est montrée combative, refusant encore une fois de revêtir le sefsari, ce grand voile blanc traditionnel, que l'usage impose aux femmes justiciables. Les avocats ont souligné l'incohérence des procès-verbaux : «Le parquet a commencé son enquête cinq jours avant le déroulement des faits. L'accusation était toute prête et l'altercation a été provoquée», dénonce Me Ghazi Mrabet. Sa consœur Radhia Nasraoui, illustre militante contre la torture, a quant à elle rapporté les cas de mauvais traitements dont Amina a été témoin, depuis sa cellule. Pour la défense, c'est pour avoir parlé de ces cas que la jeune activiste s'est retrouvée avec une nouvelle affaire sur le dos. Même si le parquet peut encore faire appel, cette relaxe est «une première victoire», estime Me