Ils ne sont pas encore nés, mais ont déjà des surnoms. On les appelle les «bébés à trois parents», ou encore les «bébés à trois ADN». Le gouvernement britannique vient en effet de donner son feu vert à l'élaboration d'une loi autorisant un nouveau traitement révolutionnaire d'insémination artificielle. Si cette loi est votée, le Royaume-Uni pourrait être début 2015 le premier pays au monde à proposer ce type de procédure, mis au point par une équipe de chercheurs de l'université de Newcastle, dirigée par le professeur Doug Turnbull. Le but de ce procédé est d'éviter la transmission de maladies mitochondriales de la mère à son enfant. Une consultation publique, réalisée l'an dernier par l'Autorité sur l'embryologie et la fertilisation humaine, avait mis au jour un soutien appuyé de la population pour une telle initiative.
Les mitochondries sont des structures internes aux cellules, responsables de la production énergétique de ces dernières. Elles possèdent leur propre ADN et ne sont portées que par les femmes. Environ 99,8% de notre ADN, y compris les gènes qui dictent notre apparence et identité (couleur de la peau, des yeux, des cheveux), se trouve dans le noyau des cellules : on l’appelle l’ADN nucléaire. Il est distribué de manière homogène entre le père et la mère. En revanche, une petite fraction de notre code génétique se trouve dans les mitochondries portées par la mère.
Cette nouvelle technique de «remplacement mitochondrial» implique de vide