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Libération
Récit

Bradley Manning risque plus de cent ans de prison

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Absous de la charge la plus grave, la source de WikiLeaks a été reconnue coupable d’espionnage.
Le jeune soldat de 25 ans Bradley Manning (béret), hier, à son arrivée sur la base militaire de Fort Meade, dans le Maryland. (Photo Mark Wilson.Getty images.AFP)
publié le 30 juillet 2013 à 21h56

Bradley Manning est reconnu coupable d'avoir violé la loi sur l'espionnage, mais pas de «collusion avec l'ennemi», le chef d'accusation le plus grave retenu contre lui et pour lequel il risquait une peine de prison à vie incompressible. La juge Denise Lind a rendu son verdict hier, après deux mois de procès sur la base militaire de Fort Meade (Maryland).

Arrêté fin mai 2010, le soldat de 25 ans était accusé d'être la source de la plus grande fuite de l'histoire de l'armée américaine, à savoir d'avoir transmis à l'organisation WikiLeaks quelque 700 000 documents militaires et diplomatiques confidentiels. Parmi ceux-ci, la vidéo d'une bavure de l'armée américaine datant de 2007, rendue publique par WikiLeaks en avril 2010. Intitulée Meurtre collatéral, elle montre un hélicoptère tirant sur une douzaine de personnes, dont deux employés de l'agence Reuters. Y figurent aussi une vidéo de 2009 où l'armée fait feu sur 140 civils en Afghanistan, des dossiers de prisonniers de Guantánamo détenus sans procès, ou encore 250 000 câbles diplomatiques impliquant les Etats-Unis.

«Traître». Si Bradley Manning plaidait coupable pour une dizaine de charges, il maintenait qu'il était non coupable de «collusion avec l'ennemi», et qu'il n'avait pas publié ces documents en imaginant qu'ils pouvaient tomber entre les mains de l'ennemi, dont Al-Qaeda et Oussama ben Laden lui-même, comme l'a sous-entendu l'accusation tout au long du proc