Des talibans pakistanais déguisés en policiers ont attaqué lundi soir à la roquette et à la grenade une prison du nord-ouest du pays et libéré plus de 200 détenus, dont plusieurs dizaines de combattants islamistes, selon des responsables. Au moins 13 personnes - six policiers, quatre prisonniers, deux assaillants et un civil travaillant pour une firme de sécurité - ont perdu la vie dans cette nouvelle offensive des insurgés.
L’attaque visait la prison centrale de Dera Ismaïl Khan, ville de la province du Khyber Pakhtunkhwa située près du Waziristan du Sud, une zone tribale semi-autonome située à la lisière de l’Afghanistan et qui sert de repaire aux talibans et à d’autres groupes liés à Al-Qaeda.
«Un total de 243 prisonniers se sont évadés, six ayant été repris par la police un peu plus tard», a déclaré un haut responsable pakistanais, Mushtaq Jadoon, à la chaîne privée locale Ary News. 30 des évadés sont des insurgés. Un officier du renseignement pakistanais a précisé à l'AFP qu'au moins deux commandants du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP, talibans pakistanais), un groupe islamiste armé qui multiplie depuis six ans les attentats, faisaient partie du lot de combattants évadés.
Selon des responsables, les insurgés ont piégé la prison avec des dizaines d'engins explosifs dont 14 ont été neutralisés. Vêtus d'uniformes de police, les assaillants ont attaqué la prison à la roquette, au mortier et à l'arme automatique avant d'y entrer pour libérer les insurgés islamistes qui