Sous la pression croisée d’une population avide de nouvelles et d’une communauté internationale soucieuse d’aller de l’avant, les autorités maliennes se sont livrées ce mardi à un bien étrange exercice: donner le nom du vainqueur de l’élection présidentielle sur la base de «tendances» et après dépouillement du tiers des voix. Et le gagnant est: Ibrahim Boubacar Keïta, dit «IBK».
L'ancien Premier ministre dispose d'une «large avance» sur son principal rival, Soumaïla Cissé. «Si ce mouvement se confirme, a précisé le ministre Moussa Sinko Coulibaly, il n'y aura pas de second tour». Officiellement, les jeux ne sont donc pas encore faits. Mais à Bamako, les nombreux partisans d'IBK ne s'y sont pas trompés. Cette annonce, faite en milieu d'après-midi depuis le ministère de l'Administration territoriale, a immédiatement suscité un concert de klaxons dans les rues du centre de la capitale malienne.
Le ministre a également indiqué que le taux de participation dépassait 53%, un record historique pour le Mali. Principal point noir, le vote à l'étranger qui n'a pas dépassé les 10%. Les résultats définitifs de ce premier tour, organisé dimanche dernier, devraient être connus au plus tard demain. Dans la matinée de mardi, les observateurs de l'Union européenne et de l'Union africaine avaient indiqué que, malgré les «imperfections» relevées ici ou là, ce scrutin s'était déroulé dans des conditions satisfaisantes.
La communauté internationale a multiplié les appels en direct