«Seigneur, souvent ton Eglise nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l'eau de toutes parts», se plaignait en 2005 Joseph Ratzinger, le futur Benoît XVI, incapable durant son pontificat de redresser la barre. A peine quatre mois après l'élection, le 13 mars, de Jorge Mario Bergoglio au trône de Saint-Pierre, l'Eglise catholique a visiblement retrouvé un capitaine qui s'est mis en tête de rénover le rafiot. François fait sauter les codes, les hiérarchies, les priorités. Une méthode qui fait recette. Les paroisses transalpines se remplissent à nouveau, les audiences générales sont bondées, Patti Smith accourt pour le voir au Vatican et l'édition italienne de Vanity Fair le consacre déjà «homme de l'année».
Papamobile. «Venu du bout du monde», comme il l'avait souligné dans son premier message, le pape argentin âgé de 76 ans fait flotter un parfum de purification dans les vieux palais gangrenés par les scandales qui avaient fini de pousser Ratzinger vers la sortie. Loquace et chaleureux, ne se formalisant pas à l'idée d'égratigner la langue italienne, ni même d'apparaître physique et charnel, François incarne une rupture radicale sur le plan de la présence et de la communication. Autant son prédécesseur affirmait son pessimisme sur les vicissitudes du monde, autant le pape argentin vend de l'optimisme à tous crins. «Il n'y a pas de sainteté dans la tristesse», a-t-il r