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Libération

IBK : roi des villes, pas des champs

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Mali . L’annonce probable de la victoire d’Ibrahim Boubacar Keïta devrait être contestée par l’opposition.
publié le 31 juillet 2013 à 22h26

Et le gagnant est… Ibrahim Boubacar Keïta. Après avoir préparé les esprits en donnant, dès mardi, des résultats partiels faisant état d'une «large avance» du favori de l'élection présidentielle au Mali, le ministère de l'Administration territoriale devrait, selon toute vraisemblance, annoncer aujourd'hui la victoire de «IBK». Une victoire au premier tour, qui arrange bien les affaires d'une communauté internationale pressée d'avoir un interlocuteur légitime à la tête de l'Etat et d'entamer une nouvelle séquence, celle de la réconciliation et de la reconstruction d'un pays meurtri par dix-huit mois de crise. En revanche, ses concurrents crient à la manipulation, estimant qu'IBK ne peut mathématiquement pas l'emporter dès le premier tour.

Flou. «IBK est le moins anxiogène des prétendants», estime un diplomate européen en poste à Bamako. Le candidat de 68 ans a été Premier ministre dans les années 90. Ayant rompu à l'orée des années 2000 avec l'ancien système désormais honni par la majorité de la population, il paraît répondre aux aspirations d'une grande partie des Maliens, qui veulent être rassurés après avoir traversé la pire crise depuis l'indépendance. IBK a également l'avantage d'être le candidat de l'ex-junte qui a chassé du pouvoir l'ancien président Amadou Toumani Touré, et celui de l'influent Haut conseil islamique.

Malgré un programme plutôt flou, il a réussi à parler «aux tripes des gens», juge Souleyman