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Libération

Berlusconi, un vrai chef d’accusation

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En vingt-cinq ans de «carrière» judiciaire, l’ancien président du Conseil a multiplié les procès sans jamais passer par la case prison.
par Eric Jozsef, De notre correspondant à Rome
publié le 1er août 2013 à 20h36

«Je détiens un record absolu, celui d'avoir subi pas moins de 2 700 audiences judiciaires» s'était-il plaint il y a quelques semaines, entre ironie et indignation. Silvio Berlusconi aurait pu ajouter qu'il détenait, jusqu'à présent, une autre primauté : celle d'avoir échappé à une condamnation définitive et à la prison. En un quart de siècle de saga judiciaire et pas loin d'une vingtaine de procès, le «Cavaliere» est en effet toujours parvenu à passer entre les gouttes, bénéficiant à la fois de la légendaire lenteur de la justice italienne, de la capacité de ses avocats à l'encourager, de non-lieux parfois, mais aussi d'un arsenal législatif ad hoc construit par ses majorités politiques successives pour affaiblir les juges et désamorcer leurs verdicts. Mais, contraint à abandonner le pouvoir fin 2011, le patron de la droite italienne se retrouve aujourd'hui condamné pour une affaire somme toute marginale par rapport à toutes les casseroles qu'il a traînées depuis 1989.

«Médaille d'or». Dans le dossier des droits télévisés Mediaset, le tycoon transalpin est accusé d'avoir gonflé artificiellement le prix de programmes achetés à l'étranger, au moyen de sociétés écran offshore, de manière à payer, au bout du compte, moins d'impôts en Italie. A travers ce système de caisses noires, son empire Mediaset aurait épargné un minimum de 7 millions d'euros. Une misère par rapport au chiffre d'affaires de l'entreprise, font valoir les avocats