Président du Conseil, magnat de la communication, milliardaire, président du Milan AC, patron dans le BTP, les assurances, la publicité et la télévision privée, principal éditeur du pays… et depuis hier, peu avant 20 heures, officiellement fraudeur du fisc. A près de 77 ans, l’homme qui incarne l’Italie autant pour ses admirateurs que pour ses détracteurs a perdu sa bataille contre la justice.
Au bout de vingt ans d’un corps à corps inlassable avec les procureurs transalpins, Silvio Berlusconi a été définitivement condamné à quatre ans de réclusion dans l’affaire Mediaset. Il a été reconnu coupable d’avoir organisé un système de sociétés écrans pour gonfler le prix d’achat de films américains et, au finale, payer moins d’impôts. La Cour de cassation a rendu son jugement au terme d’un délibéré de plus de cinq heures. Les juges ont tout juste accepté de renvoyer en appel l’interdiction d’exercer une fonction publique pendant cinq ans.
Stratagème. «Condamné» en grosses lettres noires sur un fond blanc, accompagné d'un sous-titre «sans voix», a immédiatement lancé le site du quotidien Il Giornale, qui appartient à la famille Berlusconi. Et d'ajouter : «Ils ont condamné le Cavaliere et 10 millions d'Italiens», correspondant au nombre d'électeurs du Parti du peuple de la liberté (PDL) lors des dernières élections. Réunis devant la Cour de cassation, des adversaires du leader historique de la droite italienne ont pour