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Libération
Décryptage

L’Uruguay, légalisateur en herbe

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Une loi visant à organiser le commerce et la production de marijuana a été votée mercredi.
publié le 1er août 2013 à 19h06

C’est une première mondiale. La Chambre des députés d’Uruguay a approuvé mercredi soir un projet visant à légaliser le commerce et la production de cannabis, via une régie d’Etat. Cette loi doit encore être approuvée par le Sénat pour entrer en vigueur. Si elle est appliquée, elle fera du petit pays d’Amérique latine (3,2 millions d’habitants) le premier au monde à organiser légalement le commerce de marijuana.

Que prévoit la loi ?

L'Etat «assume le contrôle et la régulation de l'importation, de l'exportation, de la plantation, de la culture, de la récolte, de la production, de l'acquisition, du stockage, de la commercialisation et de la distribution du cannabis et de ses dérivés», indique le texte voté par la majorité de gauche, qui contrôle aussi le Sénat. L'Etat créerait un Institut de régulation et de contrôle du cannabis (IRCCA) - comme la régie de l'opium que la France a connue aux temps coloniaux de l'Indochine. Cet institut délivrera des licences à des producteurs privés qui ne pourront vendre leur production qu'à l'Etat. Les consommateurs, uniquement des majeurs résidant en Uruguay et inscrits sur un «registre des usagers», pourraient acheter jusqu'à 40 grammes par mois en pharmacie. La loi permettrait aussi l'autoculture à titre individuel (six plants par personne, ou 480 grammes par an) et collectif (dans des «Cannabis Social Clubs» de 15 à 45 membres cultivant 99 plants au maximum, ou 7,2 kilos par an).

Avec cette loi,