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Libération

Israël-Palestine : l’accord introuvable

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Après l’assassinat de Rabin, la droite nationaliste gagne les élections.
publié le 2 août 2013 à 20h36

«Si Rabin n’avait pas été assassiné, il y aurait eu la paix entre Israéliens et Palestiniens… dans les trois ou quatre ans.» C’est Bill Clinton qui le dit, le président américain qui a réussi, le 13 septembre 1993, à mettre la main d’Yithzak Rabin dans celle de Yasser Arafat, à Washington, le jour où ils ont signé les accords historiques d’Oslo, quand Israéliens et Palestiniens se sont reconnu le droit à l’existence.

On ne saura jamais si Clinton avait raison ou prenait ses désirs de paix pour la réalité du Proche-Orient. «Et si… C'est la question qu'on n'a cessé de se poser, dit encore aujourd'hui Nachman Shai, député, membre de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset. En tuant Rabin, l'assassin a tué la paix.» Ou, au moins, l'a ralentie. Yigal Amir, le jeune exalté, étudiant en droit et soldat de l'unité d'élite Golani, prétendait obéir à une injonction divine pour tuer le 4 novembre 1995 le «traître Rabin» mais il ne faisait qu'accomplir la volonté politique de l'extrême droite nationaliste, qui refusait de rendre les Territoires occupés de Gaza et de Cisjordanie. Le meurtre ne parviendra pas à bloquer la roue de l'histoire. Les Israéliens se retireront de Gaza et d'une partie de la Cisjordanie, Arafat rentrera à Ramallah, la Palestine aura un statut d'autonomie, à défaut d'un Etat. «A l'époque, on était plus naïfs, on croyait davantage aux Palestiniens, se souvient Nachman Shai, qui était encore à