Il y a un an encore, il donnait des interviews à des quotidiens, tenait congrès publiquement et discourait sur l’avenue Bourguiba, le cœur de la capitale, Tunis. Abou Iyadh figure désormais parmi les hommes les plus recherchés de Tunisie. Désigné ennemi public numéro 1 après l’attaque de l’ambassade américaine, en septembre, le charismatique leader du mouvement jihadiste Ansar al-Charia est passé à la clandestinité.
Son organisation a été pointée du doigt dans les violences et les actes de terrorisme qui secouent le pays : d'abord des actions de milices, des émeutes urbaines… jusqu'aux assassinats des deux opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, tués par la même arme à six mois d'intervalle. Des quatorze accusés identifiés dans le meurtre de Belaïd - la plupart toujours en fuite -, «plusieurs ont été actifs dans Ansar al-Charia», indiquait au lendemain de la mort de Brahmi le ministre de l'Intérieur, Lotfi ben Jeddou, un indépendant, qui s'est dit lui-même «menacé par Abou Iyadh». Idem pour les maquisards du mont Chaambi, liés à Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) selon les autorités, et que les militaires traquent sans succès depuis des mois (lire ci-contre) : plusieurs auraient aussi participé à des activités de la mouvance tunisienne. Ansar al-Charia rejette toutes ces accusations.
Mansuétude. «Cette organisation est illégale» et son chef «est impliqué dans des affaires terroristes», tonn