Dès la lecture du verdict, les slogans dénonçant le parti islamo-conservateur au pouvoir ont fusé : «Maudite soit la dictature de l'AKP» ou «gouvernement démission». L'assistance était pourtant très réduite dans la salle d'audience de la prison de haute sécurité de Silivri, à 60 kilomètres à l'ouest d'Istanbul. Snipers sur les toits, barrages sur toutes les routes avoisinantes avec des centaines de policiers et de gendarmes antiémeute soutenus par des blindés et des canons à eau… «Au moins 63 autobus, qui transportaient des citoyens en provenance de tout le pays, ont été bloqués dans la région de Silivri», précise un responsable du TGB, la très kémaliste Union de la jeunesse turque. Seuls les prévenus, les avocats, les journalistes et des députés avaient été autorisés à assister, près de cinq ans après la première audience, au dernier acte du procès du réseau Ergenekon, avec ses 275 prévenus - généraux en retraite, militants ultranationalistes, universitaires, journalistes -, tous accusés de complot contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002. Ils auraient préparé une campagne terroriste, en vue d'entraîner un coup d'Etat militaire. L'opposition laïque dénonce une «chasse aux sorcières».
Loup gris. Les peines prononcées par la 13e cour d'assises d'Istanbul sont très lourdes : au moins 16 condamnations à la prison à vie pour les principaux inculpés. Parmi eux, le gén