Depuis l’assassinat de Mohamed Brahmi, il ne se passe pas un jour sans que ne tombe une nouvelle alarmante sur le front du terrorisme en Tunisie. Quatre jours après le meurtre du député de gauche, huit militaires ont été tués dans une embuscade tendue au mont Chaambi, où l’armée traque depuis des mois un groupe de quelques dizaines de jihadistes qui seraient liés à Aqmi (Al-Qaeda au Maghreb islamique), sans jamais parvenir à mettre la main sur un seul d’entre eux. Les jeunes soldats ont subi une rafale de tirs avant d’être égorgés, mutilés, dépouillés de leurs armes et de leurs uniformes. En réaction, une opération militaire a été lancée dans ce massif à cheval sur la frontière algérienne, pour tenter, à l’aide de l’artillerie et de l’aviation, d’encercler et de localiser le groupe. Dimanche soir, deux autres soldats sont morts dans l’explosion d’une de ces mines dont les maquisards ont truffé la montagne.
Engin. Jusque-là cantonnée à Chaambi, la menace terroriste s'est concrétisée dans les milieux urbains. Au matin des funérailles de Brahmi, un engin artisanal était retrouvé sous une voiture, devant un poste de gendarmerie de la Goulette, dans la banlieue de Tunis. Trois jours plus tard, un autre était déclenché au passage d'une patrouille, non loin de la capitale. Aucun n'a fait de dégâts. «Cela semble être le fait d'apprentis sorciers, nouvellement initiés, qui font là leurs exercices pratiques», en conclut l'universitaire Hay