Menu
Libération
Récit

Guerre des nerfs entre Ennahda et l’opposition

Article réservé aux abonnés
Après la démonstration de force, samedi, du parti islamiste au pouvoir, le mouvement de contestation se mobilise aujourd’hui pour exiger la dissolution du gouvernement tunisien.
publié le 6 août 2013 à 0h16

Encore une fois, ils sont quelques milliers à se rassembler place du Bardo. Et comme chaque soir, en prélude, plusieurs centaines de personnes rompent ensemble le jeûne du ramadan. A peine le repas terminé, les slogans reprennent. «Ghannouchi assassin !», scande un petit groupe en faisant le tour de la place, entraîné par quelques jeunes de la région de Sidi Bouzid. Dimanche soir, histoire d'entretenir la flamme, une marche des femmes contre la violence et le terrorisme a été organisée. Et comme c'est aussi la «nuit du destin», celle où les musulmans célèbrent la révélation du Coran au prophète, on fait assaut de religiosité sur la grande scène installée au milieu de la place. Au programme : chants soufis et prêches d'imams de la Zitouna, l'institution phare de l'islam tunisien. Une riposte à «ceux qui veulent imposer une mentalité étrangère, un type de société qu'on refuse», estime un participant.

Ambigu. Entamé après les funérailles du député Mohamed Brahmi, dont l'assassinat a ravivé la rage contre un pouvoir longtemps ambigu face au terrorisme jihadiste (lire page 4), le «sit-in du départ» entre aujourd'hui dans son onzième jour. Les revendications sont toujours les mêmes : «Dissolution de l'Assemblée et chute du gouvernement, remplacé par un gouvernement de salut national. Une équipe restreinte de gens non-partisans, qui ne se présenteront pas aux prochaines élections, et présidée par une perso