Menu
Libération

La Constituante tunisienne suspendue

Article réservé aux abonnés
Contestation . Le président de l’Assemblée esquisse un premier pas pour sortir de la crise politique.
publié le 6 août 2013 à 22h26
(mis à jour le 7 août 2013 à 8h20)

C'est la première concession amorcée par la coalition au pouvoir depuis le début de la crise. Hier soir, Mustapha ben Jaafar, le président de l'Assemblée constituante, a annoncé la suspension des travaux des élus «jusqu'au début d'un dialogue, et cela au service de la Tunisie», a-t-il dit dans son allocution télévisée, indiquant par ce geste «assumer [ses] responsabilités».

«Fissure». Depuis le meurtre du député Mohamed Brahmi le 25 juillet, deuxième opposant assassiné en six mois, la Tunisie est plongée dans une profonde crise politique. Chacun campait jusque-là sur ses positions et le dialogue était rompu entre les deux camps : l'opposition réclame la dissolution de l'Assemblée et la formation d'un nouveau «gouvernement de compétences», composé de personnalités non encartées. Ennahda, le parti islamiste et la principale composante de la coalition, refuse de céder le poste de Premier ministre et de faire tomber l'Assemblée. Ben Jaafar, leader du parti socialiste Ettakatol, esquisse par sa décision un geste d'apaisement et une éventuelle sortie de crise. «C'est une fissure remarquable, nous enregistrons ce pas positif, réagissait juste après l'annonce le député du parti Nida Tounes Khemais Ksila, l'un des 60 élus qui se sont «retirés» de l'Assemblée depuis près de deux semaines. Ben Jaafar a enfin eu l'humilité d'écouter et de suspendre cette mascarade.»

Hier matin, les partisans de la légitimit