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Libération
Récit

Maroc : une libération de mauvaise grâce

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La décision du roi de relâcher un pédophile espagnol enflamme le pays, malgré les justifications confuses de Madrid et Rabat.
publié le 6 août 2013 à 22h16

Le roi du Maroc a dû manger sa couronne : dimanche, une première dans l'histoire du royaume, Mohammed VI a, face à l'indignation publique, annulé la grâce accordée le 30 juillet à Daniel Galván Viña, 63 ans. Il faut dire que l'homme libéré est un pédophile espagnol condamné à trente ans de prison pour viols sur onze mineurs. Depuis, Rabat et Madrid tentent péniblement de se justifier, mais la confusion persiste, alors que Daniel Galván, arrêté lundi à Murcie après avoir quitté le Maroc, a été placé hier en détention à Madrid (lire ci-contre).

Ce Kurde irakien né en 1950 à Bassora (Irak) est un ancien militaire qui débarque en 1976 en Espagne pour des raisons inconnues. Deux décennies plus tard, on trouve sa trace à Murcie, dans le sud-est du pays, où il s’installe de 1996 à 2002. Marié à une Espagnole, dont il divorcera, Galván travaille pour l’UMU, une université, à un poste administratif. Il donne aussi des cours d’arabe. Les deux premières années, il est boursier, avant de signer un contrat.

Selon le recteur de l'université, José Antonio Cobacho, «son parcours a été d'une absolue normalité et son travail très satisfaisant. Pas d'ombre au tableau». Mais hier, le quotidien La Razón a fait état d'une plainte déposée lundi à Guardamar del Segura, près d'Alicante (où le pédophile possède un logement), par un père de famille : en 2004, sa fille aurait subi des attouchements sexuels de Galván.

A cette époque, celui-ci navigue entre l'Espagne et le Maroc.