Menu
Libération
Interview

Mokhtar Yahyaoui : «La démocratie devrait digérer le parti islamiste»

Article réservé aux abonnés
L’ex-magistrat Mokhtar Yahyaoui tente d’instaurer un dialogue entre les deux camps politiques :
publié le 6 août 2013 à 0h16

Ancien juge connu pour son opposition au président déchu Ben Ali, Mokhtar Yahyaoui tente, avec d’autres personnalités de la scène publique tunisienne, une médiation entre les forces politiques en présence.

A quoi est due l’impasse actuelle ?

Pour l'instant, c'est à l'intérieur des partis que se déroulent les débats, et chacun essaie de montrer sa force. Mais ce n'est pas la rue qui va départager les forces politiques. La situation est en train de se gripper. Or l'état du pays ne nous permet pas de nous installer dans une longue crise politique. Notre médiation vise à rapprocher les positions, à trouver des canaux de discussion. Car certaines parties ne se rencontrent plus : il n'y a aucun dialogue entre les principaux partis d'opposition et Ennahda. Chez les premiers, on reste ferme sur la dissolution de l'Assemblée constituante et la formation d'un nouveau «gouvernement de compétences». Chez les seconds, on ne parle que d'élargissement de la coalition actuelle [Ennahda gouverne actuellement avec deux partis laïcs, ndlr]. Mais ils auront beaucoup de mal à trouver de nouveaux alliés sans compromis douloureux. Ennahda fait mine de ne rien concéder, mais il n'a pas le choix.

Le gouvernement a-t-il échoué ?

Oui, comme bien d’autres l’auraient fait dans cette situation. Certains ministres ont même lamentablement échoué sur certains dossiers. Plusieurs pratiques nous rappellent celles de l’ancien régime, comme la façon dont ont été choisis beaucoup de cadres de l’administration. Ces nominations doivent être révisées. Les mosquées, aussi, ne