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Libération

A Guantánamo Bay, le gavage qui fait déborder la base

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Alimentation forcée, libérations repoussées : la prison la plus célèbre du monde est le grand échec d’Obama.
Des membres d'Amnesty International revêtus de la tenue des prisonniers de Guantanamo, à Belfast le 16 juin 2013, avant un sommet du G8 en Irlande. Sur la pancarte, «Obama, ferme Guantanamo». (Photo Cathal McNaughton. Reuters)
publié le 7 août 2013 à 22h06
(mis à jour le 9 août 2013 à 13h36)

Cela fait six mois que les détenus de Guantánamo ont commencé leur grève de la faim. Selon le Miami Herald, ils étaient encore 55 hier - contre 106 au plus fort du mouvement - à protester ainsi contre leur détention sans fin, sans inculpation ni procès. 39 sont nourris de force, et un a été hospitalisé mardi.

A son arrivée au pouvoir, en 2009, Barack Obama s’était donné un an pour fermer la prison militaire basée à Cuba. Sans effet, malgré ses promesses réitérées : on y compte encore 166 détenus. Parmi eux, 86 (dont 56 Yéménites) ont obtenu le feu vert pour être transférés ailleurs : ils ne seront pas traduits en justice, et ne représentent plus un danger réel. Mais, faute de terre d’accueil et en raison de restrictions imposées par le Congrès, Guantánamo ne se vide pas. Le dernier départ, celui d’un Canadien, date de septembre.

Skype. Le mouvement pourrait reprendre timidement, car l'administration a annoncé le 26 juillet deux rapatriements vers l'Algérie, qui s'effectueront fin août. Les identités n'ont pas été dévoilées, mais les proches de Nabil Hadjarab, 34 ans, depuis onze ans à Guantánamo et en grève de la faim depuis six mois, pensent qu'il est concerné. «Ils ne renseignent jamais, ils n'y sont pas obligés, mais il y a une forte probabilité que ce soit lui», indique Polly Rossdale, de Reprieve, organisation de défense des droits de l'homme basée à Londres. «On subodore que Nabil en fait partie, mais on n'a pas